Grands absents de la conférence sociale
qui vient de se tenir, les salaires sont pourtant au centre de la crise que
traverse notre pays et la zone euro.
Le patronat n’a de cesse de diminuer la
masse salariale, de revendiquer -et hélas d’obtenir- des exonérations sociales
et de refuser de reconnaître les qualifications. Alors que la rentabilité
financière des entreprises est en hausse, la faiblesse des salaires, la perte
de pouvoir d’achat qui en résulte plombent notre économie.
Pour la CGT, le travail n’est pas un coût,
mais un atout économique et social, alors que le capital coûte de plus en plus
cher pour l’ensemble de la société ainsi que l’explique Nasser
Mansouri-Guilani, économiste : "ce qui crée de la richesse et donc de la valeur
ajoutée, c’est bien le travail humain. Or le partage de cette richesse créée se
fait au détriment des salaires."
Ce qui handicape la France, ce n’est pas
le « coût » du travail mais bien le coût du capital, c’est-à-dire les
prélèvements financiers.
Ainsi, en 1950, pour 100 € de masse
salariale, les entreprises versaient 9,5€ de dividendes et 4,5€ de charges
d’intérêts.
Aujourd’hui, pour 100 € de masse
salariale, les propriétaires reçoivent 36€ et les créanciers 10€.
En France, contrairement aux idées
rebattues par le patronat le prix du travail ne coûte pas si cher que cela.
Le prix du travail en France, y compris
les cotisations sociales, se situe dans la moyenne des pays qui ont à peu près
le même niveau de développement économique et social.
En revanche, la France se situe dans le peloton de tête en ce qui concerne la productivité du travail.
Aujourd’hui, les prélèvements financiers
(dividendes et intérêts versés) équivalent à la moitié de la masse salariale
des sociétés non financières.
Par conséquent, ce qui handicape la
France, c’est bien le coût du capital et non les salaires.
Contrairement à ce que prétend le patronat, les profits d’aujourd’hui ne font ni les investissements de demain ni les emplois d’après demain.
Contrairement à ce que prétend le patronat, les profits d’aujourd’hui ne font ni les investissements de demain ni les emplois d’après demain.
L’argent versé aux actionnaires est autant
d’argent qui ne va ni aux salariés ni à l’investissement productif.
La consommation des ménages compte pour
57 % du PIB. L’évolution du PIB dépend donc largement de cette
consommation. Au cours des années 2000, la consommation des ménages explique
deux tiers de la croissance de l’activité économique en France. Enfin, la
croissance économique suit l’évolution de la consommation.
La hausse des salaires est nécessaire pour
accroître la consommation et accélérer la croissance économique.
Il
faut donc augmenter les salaires.