La chute de la banque portugaise Banco Espirito Santo (BES) a conduit le Crédit Agricole a ramener la valeur de sa participation dans cette banque à zéro. L’impact en résultat se chiffre à 708 millions d’euros. La facture est élevée pour le Crédit Agricole. Le groupe bancaire mutualiste, qui détenait 14,6 % de la banque portugaise Banco Espirito Santo (BES), désormais en cours de démantèlement, annonce ce matin en publiant ses résultats semestriels ce qui lui en coûtera : un impact de 708 millions d’euros en résultat. Ce montant prend en compte deux éléments : la banque Verte a ramené la valeur de sa participation à zéro dans BES et a pris en compte les pertes colossales du trimestre annoncées par l’établissement portugais fin juillet.
Lourdement pénalisé par cette contribution négative du BES, lerésultat net de Crédit Agricole SA (Casa), la structure cotée du groupe mutualiste, se limite à 17 millions d’euros pour le deuxième trimestre 2014. Le bénéfice net du groupe Crédit Agricole atteint 705 millions d’euros sur cette période (-49,1 %).
Sur le trimestre, le produit net bancaire du groupe recule de 3,5 % à 7,59 milliards d’euros. « Malgré la situation du BES et ses effets sur nos comptes trimestriels, le groupe avance conformément à la trajectoire fixée lors de l’annonce de notre plan à moyen terme en mars dernier en s’appuyant sur ses forces et sa solidité financière, tout en poursuivant ses efforts de réduction des charges », a commenté Jean-Paul Chifflet, directeur général de Casa. Le ratio
de fonds propres durs (Bâle III) du groupe s’est en effet notablement renforcé, à 12,3 % à fin juin, celui de Casa atteignant 9,9 % à cette date.
Litige américain
Jean-Paul Chifflet a par ailleurs annoncé que le Crédit Agricole avait achevé « il y a quelques semaines » sa revue d’inventaire des transactions réalisées en dollars entre 2003 et 2008, et qui auraient violé l’embargo économique américain contre certains pays. Le dossier a donc été transmis aux autorités américaines. Pour autant, la banque n’a pas passé de provisions spécifiques à ce titre au deuxième trimestre, alors même qu’elle se déclare volontiers « conservatrice » en matières de provisions.
Véronique Chocron (Les échos)