Face à une manifestation nationale unitaire des cheminots qui s’annonce importante, direction SNCF et gouvernement s’enlisent dans des stratagèmes qui doivent être connus de tous.
En effet, la direction SNCF a décidé d’afficher un plan de transport fortement dégradé sur certaines lignes et certaines régions. Elle vise en priorité les trains dans lesquels les manifestants ont fait des
réservations, mais elle bloque avec eux des milliers d’usagers.
Dégrader volontairement les conditions de transport alors qu’il est possible de faire autrement, relève d’une manipulation scandaleuse qui prend à partie les usagers et les citoyens en général.
C’est irresponsable et dangereux !
Comment la direction justifie-t-elle, par exemple, que sur l’axe Lyon- Paris, et alors que les ressources sont disponibles (7 conducteurs de TGV déclarés grévistes sur 160, contrôleurs disponibles et poste d’aiguillage tenu), elle fasse le choix de laisser les trains à quai ?
Des éléments similaires nous remontent de toute la France.
De plus, l’annonce de la fermeture des réservations sur les jours de grève prévus en avril interroge. Cela signifie que la direction SNCF s’apprête à refuser la négociation et donc à provoquer le conflit.
Pour rappel, le 8 février dernier, la CGT avait reporté sa manifestation nationale en raison de conditions climatiques qui compromettaient le bon déroulement de cette initiative, et qui aurait pu provoquer la pagaille dans les gares et dans les trains.
Nous constatons que face à des organisations syndicales responsables, la direction choisit de jeter de l’huile sur le feu. C’est une pratique indigne des pouvoirs publics.
Les cheminots et leurs organisations syndicales, ne sauraient être les boucs émissaires d’un gouvernement et d’une direction qui refusent d’entendre les propositions formulées notamment par la CGT, à travers un rapport sur l’avenir du service public ferroviaire, remis récemment
au Premier ministre.
Ils ne pourraient être tenus comme responsables de faits, de propos, ou d’absence de décisions qui ne viseraient qu’à ternir leur image alors même que l’exigence d’un débat public sur la SNCF est plus que jamais nécessaire et d’actualité.
Le gouvernement et la direction doivent ouvrir des négociations sur la base des points revendicatifs portés par les cheminots à savoir :
• La concurrence ;
• La dette ;
• Le financement du service public ferroviaire ;
• Le statut de l’entreprise publique ;
• La réorganisation interne pour mettre fin à la gestion par activités ;
• La relance du fret et des TET ;
• La réinternalisation des charges sous-traitées ;
• Le statut des cheminots ;
• Droits et conditions sociales des cheminots ;
• Une CCN de haut niveau.