dimanche 29 juillet 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 5

5. Sur l’ouverture à la concurrence


Vous entendrez peut-être :

L’ouverture à la concurrence c’est mieux ! Ca va faire baisser les prix et améliorer le service ! Regardons les faits…

Vous pourrez répondre

Pardon, de vous contredire, Marie-Chantal, mais la concurrence dans les économies de réseau a toujours abouti à la constitution d’oligopoles de 3 ou 4 entreprises privées se partageant le marché et la en l’occurrence avec des fonds publics !

Il en résulte systématiquement une augmentation des tarifs et une baisse de la qualité des services et des infrastructures car l’ouverture à la concurrence ne permet plus la régulation des prix et surtout la péréquation (les trafics « rentables » ne couvrent plus les « non rentables »). En Grande Bretagne, la concurrence dans le transport de voyageurs par chemin de fer s’est accompagnée d’une augmentation des accidents ferroviaires, des tarifs payés par l’usager (de 27 % en 7 ans), et du montant des contributions publiques payées par les contribuables. Les seuls à bien s’en sortir sont les groupes multinationaux de transport eux-mêmes, qui ont vu leurs profits atteindre des niveaux record. C’est la raison pour laquelle en 2002, la grande Bretagne a renationalisé la gestion de l’infrastructure ferroviaire. Aujourd’hui 67 % des britanniques souhaitent une renationalisation complète
En France, la concurrence dans les relations ferroviaires internationales de voyageurs a engendré une concentration des trafics sur les axes les plus rémunérateurs. Dans les autres grands secteurs en réseau de service public (Poste, Télécommunications, Energie), l’arrivée de la concurrence n’a pas fait baisser les prix ; ils ont augmenté ! Depuis l’ouverture à la concurrence, le prix de l’électricité a augmenté de 30 % et celui du gaz de 80 %. Quant à la téléphonie, alors que la France était en pointe dans le cablage haut débit (ADSL) dans les années 90, elle est maintenant dans le peloton de queue européenne pour la fibre, les opérateurs refusent de financer son installation sur 40 % du territoire.

Vous entendrez peut-être aussi :

L’ouverture à la concurrence est obligatoire

Et vous pourrez répondre :

Mais n’importe quoi ! (gardez votre calme)

Le règlement européen traitant des obligations de service public dans les transports de voyageurs par fer et par route, modifié en décembre 2016, prévoit toujours des possibilités d’attribution directe sans passer par un appel d’offres. Il précise que « Sauf interdiction en vertu du droit national, l’autorité compétente peut décider d’attribuer directement des contrats de service public relatifs à des services publics de transport de voyageurs par chemin de fer : a) lorsqu’elle considère que l’attribution directe est justifiée par les caractéristiques structurelles et géographiques pertinentes du marché et du réseau concernés, et notamment leur taille, les caractéristiques de la demande, la complexité du réseau, son isolement technique et géographique et les services couverts par le contrat ; et b) lorsqu’un tel contrat aurait pour effet d’améliorer la qualité des services ou le rapport coût-efficacité, ou les deux, par rapport au précédent contrat de service public attribué ».
D’ailleurs pour l’Ile-de-France le Gouvernement a annoncé repousser l’ouverture à la concurrence à 2039 car ils jugent cruciale certaines lignes à l’économie de la capitale. Ce qui est faisable pour Paris est faisable à l’échelle nationale.

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

dimanche 22 juillet 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 4

4. Sur les intentions du gouvernement



Vous entendrez peut-être :

Dans le projet du Gouvernement il n’y a pas de privatisation de la SNCF

Vous pourrez répondre :

Puisque tu es si bien informé, cher Gérard, tu dois savoir que le Gouvernement a annoncé vouloir suivre les préconisations du Rapport Spinetta et transformer la SNCF de 3 EPIC (Etablissement public à caractère industriel et commercial) en 3 Sociétés Anonymes à Capitaux Publics.

Une Société Anonyme est composée des actions apportées par les associés ou actionnaires. Une société anonyme à Capitaux Publics fonctionne sous le même principe mais dont les capitaux sont détenus par des organismes publics, par l’Etat ou encore par des collectivités territoriales. Ce type de SA est une manière subtile d’amener la société sur un marché concurrentiel en lui permettant de bénéficier de capitaux d’origine publique. C’est bien parce que ce changement  de statut a un impact que le gouvernement y tient.
Concrètement, les EPIC ont été créés pour gérer une activité de service public de nature industrielle et commerciale, pour faire face à un besoin qui pourrait être assuré par une entreprise industrielle ou commerciale, mais qui, compte tenu des circonstances, ne pourrait pas être correctement effectué par une entreprise privée soumise à la concurrence. Les EPIC sont soumis à un contrôle strict de l’Etat, notamment en ce qui concerne leur budget et la nomination des dirigeants.
Contrairement aux Sociétés Anonymes, ils ne versent pas de dividendes et réinvestissent l’ensemble de leurs bénéfices. Le changement de statut d’EPIC à Société Anonyme change donc l’objet social de l’entreprise, qui perd son objet de service public pour n’avoir plus comme objectif que de dégager de la valeur pour les actionnaires.
Le processus de privatisation de la Poste, d’EDF, GDF et France Telecom s’est produite selon le même schéma : on passe d’« entreprises publiques » à « Sociétés Anonymes » détenue à 100 % par l’Etat, puis on vend progressivement des actions. L’Etat ne détient plus aujourd’hui que 24 % du capital d’ENGIE (ex GDF) et 23 % de celui d’Orange (ex France Télécom).
La réforme du gouvernement s’accompagne d’une ouverture à la concurrence du trafic « voyageurs ». Le gouvernement joue sur les mots, il prévoit de confier à d’autres opérateurs privés une partie du trafic Ter dans un premier temps. Et ainsi, il affirme qu’il ne privatise pas la SNCF, il en « donne » des morceaux à d’autres opérateurs.
Le ferroviaire ne peut être rentable du moins pas compétitif face à la route, qui elle, est ultra-subventionnée. Si on y intègre tous les coûts (pollution, blessés et morts, encombrements routiers, etc.), le transport de marchandises par voies ferrées coûte 3 fois moins cher que par la route.
Dans ces conditions, aucun pays n’a réussi à rentabiliser le transport par voies ferrées, avec de rares exceptions pour le Fret, notamment aux Etats-Unis. La seule façon d’équilibrer les comptes est soit d’augmenter le coût des billets (avec le risque de vider les trains) ou de faire appel au financement public pour prendre en charge les infrastructures. C’est ce que font tous les pays du monde pour le trafic voyageurs. En l’absence de financement public suffisant, ce sont les dessertes qui sont supprimées.
Le financement public est d’ailleurs largement utilisé par des entreprises privées dans d’autres domaines, comme Ryanair.

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

mardi 17 juillet 2018

10 juillet 1936 !


La une de la Vie ouvrière du 26 juin annonçait le vote, par les 2 assemblées de la loi créant les congés payés.

Sur la même une, Benoît Frachon listait les avancées obtenues par le mouvement ouvrier et prévenait aussi que : « le grand patronat ne manquera pas d’essayer de reprendre […] ce qu'il a dû céder ».

lundi 16 juillet 2018

#CGTENLUTTE Lutte gagnante à la maternité du pays du Giers à st Chamond (42)


La maternité du CH du pays du Giers à St Chamond, réalisant plus de 800 accouchements par an était menacée de fermeture
"Pas de gynécologues obstétriciens" selon la direction de l'établissement qui avait pourtant une longue liste de praticiens intéressés par cet hôpital de proximité à échelle humaine.
Aucun ne faisait soit disant l'affaire...
Comme partout depuis la mise en place des Groupement Hospitalier de Territoires, les objectifs  sont de tendre à regrouper les activités des différents établissements conduisant à la fermeture de services dans les hôpitaux de proximité.
Durant de longs mois, professionnels, élus, population avec la CGT se sont mobilisés sans relâche pour permettre aux enfants de continuer de voir le jour à St Chamond.
La lutte a payée, 3 gynécologues obstétriciens  ont été recrutés, la maternité et sauvée!!!
Cette formidable lutte  a permis de sauver pour la 2ème  fois (depuis 2015) la maternité de st Chamond, pour la défense d’un service public de qualité et de proximité avec la population et usagers , une fois de plus démonstration est faite que la lutte collective paie 

dimanche 15 juillet 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 3

3. Sur le temps de travail


Vous entendrez peut-être :

Les cheminots travaillent 5h par jour

Vous pourrez répondre :

Au risque de vous décevoir, chers amis, les agents SNCF sont régis par la loi française et sont donc tous soumis à la durée légale de 35h…

Cette présentation caricaturale – de 5h00- s’appuie sur certaines journées d’agents de conduite (conducteur de train), qui sont amenés à « attendre », par exemple, que leur train reparte et donc à avoir des temps de conduite effectif court sur une journée de travail. Il est aussi possible de programmer des journées très courtes (5h30) qui viennent compenser des journées très longues (jusqu’à 8h sans pause et jusqu’à 11h avec une pause d’1h – un conducteur peut partir entre 25 et 40h d’affilé de chez lui de nombreuses fois par an). Il arrive aussi qu’un agent doive faire un remplacement au pied levé à cause de retards et que sa journée soit courte.
La dernière réforme du ferroviaire (août 2014) a entrainé de nouvelles négociations autour du temps de travail des agents SNCF en 2016. Les 35h y ont été réaffirmées mais ces négociations ont également été l’occasion pour la CGT des cheminots et son Union fédérale des maîtrises et cadres de faire une expertise sur le temps de travail notamment de l’encadrement.
Le constat est sans appel les agents SNCF en responsabilité managériale et/ou technique vont bien au-delà des 35h (2/3 d’entre-eux travaillent plus de 50h par semaine avec des pics à 70h) sans que pour autant ils puissent n’y récupérer ni se faire rémunérer cet excédent de travail.
C’est un vrai problème s’agissant de la sécurité des circulations et c’est un problème inhérent à la baisse drastique des effectifs et à la constante augmentation de l’utilisation de la sous-traitance – qui coûte 10 % plus cher à la SNCF : 274 millions d’euros ont été consacrés par la SNCF à la sous-traitance en 2017 alors qu’auparavant ces travaux étaient réalisés en interne.

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

vendredi 13 juillet 2018

#CGTENLUTTE Lutte gagnante à la polyclinique de Poitier (86)


Après une grève et une mobilisation massive et constante des salariés depuis le 21 juin 2018, les salariés de la polyclinique de Poitiers, appartenant au groupe ELSAN, ont obtenu la mise  en œuvre de leurs revendications, y compris salariales.
Après plusieurs refus de la Direction d’accepter les revendications des salariés, la mobilisation sans faille et dans l’unité a fini par payer. Un protocole de fin de grève a été signé le 29 juin par la CGT.
La direction de la Polyclinique s’est engagée à :
§  Augmenter la valeur du point de 7 à 7,15 à compter du 1er  juillet 2018 pour l’ensemble des salariés
§  Ouvrir des discussions sur l'organisation et les conditions de travail dans l’établissement
§  Augmenter la dotation financière de matériel de 100.000 €.
Au-delà de cette victoire, le rapport de force a changé de camp, et cette lutte a permis de Fédérer le personnel de la Polyclinique, du fief de Grimoire et de la clinique Saint Charles.
La CGT restera active et mobilisée aux côtés des salariés
La CGT restera vigilante pour l’avenir dans les établissements du Groupe ELSAN et continuera à défendre les droits des salariés, le respect de la convention collective, l’amélioration des conditions de travail, une rémunération à la hauteur du travail accompli, des personnels en nombre suffisant et du matériel adapté pour permettre une prise en charge de qualité des patients accueillis.

dimanche 8 juillet 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 2

2. Sur le contenu du Statut des cheminots



Vous entendrez peut-être :

Le Statut des cheminots, c’est vraiment un truc de petits privilégiés

Vous pourrez répondre :

Tu sais, mon/ma chéri/e, le Statut des cheminots est assimilable à une convention collective, comme nous avons-nous même.

Sauf qu’à la différence des autres secteurs elle est un acte réglementaire ministériel. Comme toutes les conventions collectives ce Statut régit les conditions d’embauche, la rémunération, le déroulement des carrières, les sanctions (qui peuvent aller jusqu’au licenciement), la mobilité (sur l’ensemble du territoire national), les congés, les conditions de cessation de fonction, l’assurance maladie et le droit syndical.
Certaines spécificités (voir aussi le détail de ce que contient le Statut des cheminots) sont loin des avantages supposés des cheminots :
  • Par exemple, la période d’essai dure un an et même deux ans et demi pour les cadres.
  • Le salaire brut moyen mensuel des cadres de la SNCF est à 4 300 €/mois, contre 4 666 sur l’ensemble des cadres français (sources bilan social SNCF et APEC)
  • Quant à la retraite, la réforme de 2003 a posé le principe d’un alignement sur le privé. Les réformes de 2008, 2010 et 2014 ont impacté la retraite des cheminots comme celles du privé. La pension moyenne d’un cheminot retraité atteint 1 940 euros bruts par mois. C’est plus qu’un retraité du privé (1 800 euros) mais c’est légèrement moins que pour les fonctionnaires (2 000 euros).
  • Un Cadre Supérieur au Statut gagne 1 000 € de moins par qu’un Cadre Supérieur contractuel hors statut (Source : bilan social SNCF page 30).
Sources : Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel SNCF et Conseil d’Orientation des Retraites (pour une carrière complète)
Suite la semaine prochaine !
Source : https://syndicoop.info/sncf/

dimanche 1 juillet 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 1

1. Sur la masse salariale et le Statut des cheminots


Vous entendrez peut-être :  

« C’est le Statut des cheminots qui plombe les comptes de la SNCF »

Vous pourrez répondre :

Écoutez mes chers collègues, c’est totalement faux, et ce n’est pas la CGT qui le dit mais la SNCF elle-même, dans un rapport interne confidentiel, rendu public par Capital.

Le Statut a été créé, non pas, par l’entreprise publique mais par les compagnies ferroviaires privées françaises entre 1912 et 1920 (par l’une puis étendue aux autres). Pourquoi ? Car dès 1852 l’Etat avait demandé aux entreprises privées d’employer un nombre suffisant d’agents pour garantir la sécurité des circulations. Chacun devait avoir un haut niveau de formation et une durée de travail limitée. Il leur a fallu également « fidéliser » les salariés et ainsi lutter contre un grand turn-over à cause de la « pénibilité » du travail (faire rouler ou entretenir des infrastructures ferroviaires vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept). La particularité des métiers du ferroviaire est qu’ils nécessitent des formations lourdes et longues et donc un investissement important. C’est pourquoi un grand turn-over coûte très cher aux entreprises. D’autant plus si le réseau est ouvert à la concurrence puisque vous risquez de former des salariés pour la concurrence.
Le Statut des cheminots n’est donc pas un ensemble de privilèges mais un équilibre entre les exigences du service public ferroviaire (la continuité du transport ferroviaire -le 24h/24h, 7j/7j – l’adaptabilité, et la sécurité) et des conditions de vie et de travail décentes pour les agents et leur famille. Il permet surtout aux salariés d’exercer pleinement leur professionnalisme en toute indépendance vis-à-vis des injonctions politiques et/ou économiques contraire à l’intérêt général et à la sécurité des personnes et des biens (Fret).
Enfin, réduire le nombre de salariés n’est pas la solution au problème du financement du système ferroviaire. De 2007 à 2017 la SNCF a supprimé 25 000 emplois. Sur la même période, l’endettement est passé de 32.5 à 52 milliards d’Euros. Pourquoi Emmanuel Macron veut-il mettre fin au statut des cheminots alors ? Pour focaliser le débat public sur cette question et occulter le chemin vers la privatisation de la SNCF. Faire passer les cheminots pour des privilégiés est une ficelle classique pour tenter de rendre la mobilisation impopulaire.
Suite la semaine prochaine !
Source : https://syndicoop.info/sncf/