vendredi 31 août 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 10

10. Sur la dette de la SNCF


Vous entendrez peut-être :

La preuve que c’est mal géré, la SNCF est hyper endettée, et ça n’est pas à nous de payer. 

Vous pourrez répondre :

D’accord, Robert, mais sais-tu d’où vient la dette de la SNCF ?

Elle a deux origines :
  • La dette issue des années 80, liée à la construction des lignes nouvelles TGV financées par la seule SNCF qui n’a pas été reprise par l’Etat (contrairement à l’Allemagne et malgré l’obligation faite par une directive européenne de 1991),
  • Le financement de deux vagues d’investissements (régénération du réseau non financée) et construction de 4 lignes TGV qui devaient être financées par l’écotaxe (qui n’a jamais vu le jour). SNCF Réseau mène un volume record de travaux sans avoir la trésorerie pour le réaliser.
Toutefois, le manque de financement de ces investissements n’est à l’origine que de 41 % de son endettement net. Les autres 59 % sont en effet dus aux intérêts d’une dette si lourde que l’entreprise est obligée d’emprunter pour lerembourser, créant ainsi un effet « boule de neige » sur sa dette. Pour résumer, quand la SNCF emprunte 100€, 41 € vont à l’investissement, et 59 € sont ponctionnés par le système financier. Avant 1974, l’Etat souverain investissait via la Banque de France sur fond propre pour financer tous les projets de natures nationales (ce qui a permis le développement des 30 glorieuses). Le choix de privilégier les actionnaires des banques privées nous coûte très chers depuis cette date (on estimait en 2014 le coût cumulé des intérêts versés à 1 600 milliard d’euros). On sait maintenant à qui profite vraiment la dette.
Source : comptespublic.fr
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Et l’environnement dans tout ça ?

La question qui est posé à la collectivité est : comment vivons nous sur cette planète sans l’abimer ou tout du moins en l’abimant le moins possible ?
La contribution des activités humaines au réchauffement climatique s’impose incontestablement. C’est un défi historique pour l’avenir de l’humanité et de la planète tout entière, de même que les pollutions croissantes représentent un problème majeur de santé publique. C’est particulièrement vrai dans le domaine des transports. Ce secteur est, en France, le plus gros contributeur aux émissions de gaz à effet de serre, avec 29 % du total (en hausse de plus de 6 % depuis 2015), dont 95 % issus du mode routier. Il émet 130 millions de tonnes équivalent CO2 dont 94.4 % sont directement imputables au transport routier. Celui-ci s’est accru de 39 % entre 1990 et 2015.
Ne rien faire serait irresponsable.
Pourtant le Grenelle de l’environnement de 2007 ambitionnait de passer pour le transport de marchandises à 25 % d’ici 2022 vers un ni routier, ni aérien. Cet objectif réaliste ne sera pas atteint car nous ne sommes, 10 ans plus tard, qu’a 10 % pour le rail et à 2 % pour le fluvial. Pourtant le transport ferroviaire de marchandises a été ouvert à la concurrence depuis 2006 ! Depuis 2009, la France est épinglée par la commission européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air. N’ayant pris aucune mesure à la hauteur depuis cet avertissement, elle risque d’être condamnée prochainement à des amendes record par la Cour de Justice de l’Union Européenne.
Pour la CGT cela démontre qu’une politique publique ambitieuse au plan environnemental doit être volontariste et s’appuyer sur des outils publics dotés des moyens suffisants car le marché financier ne s’organise pas de lui-même autour de l’intérêt général !



Source : https://syndicoop.info/sncf/

jeudi 30 août 2018

Amende de 4.3 millions pour le Crédit Agricole

(Reuters) - La Banque centrale européenne a infligé une amende de 4,3 millions d'euros à Crédit Agricole pour infraction aux règles encadrant les méthodes de calcul des fonds propres des banques, a annoncé lundi la BCE.
Deux filiales de la banque française ont aussi été sanctionnées: Credit Agricole Corporate and Investment Bank à hauteur de 300.000 euros et CA Consumer Finance de 200.000 euros.
"La sanction a été infligée en raison de la classification par la banque d'instruments de capital en tant qu'instruments CET1 (...) en 2015 et 2016 sans avoir obtenu l'autorisation préalable de l'autorité compétente", dit la BCE.
Crédit Agricole n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

dimanche 26 août 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 9

9. Sur le coût pour la collectivité


Vous entendrez peut-être :

La SNCF coûte trop cher à la collectivité

Vous pourrez répondre :

Jacques, saviez-vous que les comptes des EPIC SNCF Réseau et Mobilité sont bons en matière d’exploitation ?

Les contributions publiques allouées le sont au titre de missions de service public ou de politique sociale (tarification sociale). La répartition des parts respectives des subventions entre la route et le rail est assez claire. L’investissement et l’entretien des infrastructures routières est subventionné à 99 % par la puissance publique, quand le rail l’est à 40 %. Le transport collectif de voyageurs par route est subventionné à 66 %, quand le fer l’est à 61 %.
En fait, ce sont les investissements et la dette qui plombent les résultats.
En 2018, ce sont près de 6 Mds € qui seront investis dont 40 % seulement sont financés par les pouvoirs publics. Les 60 % restant seront pris sur les recettes de l’entreprise publique (billets), sur la productivité faite sur le dos des cheminots, et par de l’endettement supplémentaire.
Les moyens publics accordés au ferroviaire sont de 10.5 Mds €/an quand les infrastructures routières coûtent plus de 16 Mds €/an en investissement et en exploitation (la quasi-totalité étant pris en charge par la collectivité). Sans parler du coût des accidents routiers (33 milliards/an, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, coûts 2015) et de la pollution de l’air (101 milliards/an, selon l’OMS et l’OCDE) qui sont également pris en charge par la collectivité.
Spinetta a même utilisé la métaphore des 200 €/ an par français de subventions pour faire fonctionner les chemins de fer. Outre que cette somme peut ne pas sembler forcément très importante (cela représente 1 baguette de pain par français tous les 3 jours !), combien de vies sauvées : moins d’accidents de la route, moins de pollution ? Quel bénéfice pour la société au titre de routes moins encombrées, donc moins de perte de temps globalement, même pour ceux qui ne prennent pas le train ? La collectivité ne doit-elle pas faire le choix de prendre ces 200 € à sa charge ?

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

dimanche 19 août 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 8

8. Sur l’ouverture à la concurrence


Vous entendrez peut-être :


L’ouverture à la concurrence va favoriser le report des transports de la route vers le train


Vous pourrez répondre :

D’accord, Raymond, alors observons ce qui s’est passé dans le Fret (transport de marchandises par voies ferrée), veux-tu ?

En 2006, année d’ouverture du trafic intérieur Fret à la concurrence, Fret SNCF transportait 41,2 GTk (Giga tonne kilomètre) de marchandises.
En 2016, le trafic a atteint péniblement 32,6 GTk, tous opérateurs confondus. Dans la même période, la part du rail dans les modes de transport s’est effondrée, passant de 15,85 % à 9,63 %. La part du transport routier passant quant à elle de 76,2 % à 85,01 %. Pour le Fret ferroviaire seule une volonté politique d’équité sociale, de volume, de complémentarité entre les modes de transport, de sauvegarde pour l’écologie est susceptible de prendre en compte les intérêts de la collectivité nationale et Européenne.

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

dimanche 12 août 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 7

7. Sur la productivité



Vous entendrez peut-être :

Le service public SNCF ne marche pas (insécurité, retard, annulation de train, fermeture de guichet, de gare…). Il faut privatiser !

Vous pourrez répondre :

Et non ! C’est faux, Jean-Michel ! C’est la segmentation de la production ferroviaire, et les suppressions de postes à marche forcée qui sont les causes principales des dysfonctionnements.

25 000 suppressions de postes en 10 ans, dans des métiers à forte technicité, cela signifie une perte très importante de savoirs faire. Avec l’organisation par activités (Fret, TGV, TER…), impossible à un vendeur Transilien de vendre un billet TGV, à un conducteur Fret de conduire un TER ou Intercité, … Ceci alors que l’outil de travail et les qualifications des agents le permettent. La gestion par activité interdit toute mutualisation des moyens, renforçant leur gâchis et perte de temps (transbordements en taxi, multiplication des files d’attente aux guichets…).
En ce qui concerne la privatisation, regardons la situation des autoroutes mises en concession à des opérateurs privés, qui a entraîné une augmentation des péages, incontrôlée par la puissance publique. Solution que le Gouvernement prévoit pour certaines lignes d’aménagement du territoire.
La réduction d’effectifs a aussi conduit à supprimer des trains par manque de conducteurs (par la suppression des agents dit de réserve) à mettre en œuvre de la sous-traitance à marche forcée en lieu et remplacement de cheminots de la SNCF. Cela génère des surcouts et dysfonctionnements auxquels s’ajoutent des accidents de travail que la SNCF ne considère pas comme les siens !

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/

mercredi 8 août 2018

Banques en ligne : combien d'argent gagnent-elles ?

Les banques en ligne affichent un nombre d'ouvertures de compte de clients à faire pâlir d'envie les établissements traditionnels.

la recette du succès : un compte bancaire low cost, et des primes de bienvenue attractives, avec 3 à 10 fois moins de salariés qu'une banque régionale. 

Mais combien d'argent gagnent elles?

Leurs résultats financiers, récemment publiés , permettent de relativiser leur poids dans le secteur bancaire. 

BforBank, Boursorama Banque, Fortuneo, Monabanq et Orange Bank ont généré un PNB compris entre 20 et 160 millions d'euros en 2017. Chiffre bien faible si on le compare avec celui généré par Credit Agricole SA (18,8 Mds €) et plus précisément Crédit Agricole anjou-Maine (428 millions d'euros de produit net bancaire en 2017).

Cette différence provient en partie du coût d'acquisition des clients, coûteux en dépenses marketing et en offres de bienvenue. 

Les banques en ligne ne manquent pas d'épargne :
alors que leurs encours de crédits restent encore faibles comparés aux banques traditionnelles, les banques en ligne font presque jeu égal le terrain de l'épargne.

Mais les banques en lignes, à l'exception de Fortuneo, sont largement déficitaires. Les encours crédit et épargne sont pour l'heure déséquilibrés. C'est une conséquence de leur offre historiquement centrée sur l'épargne. Cela leur laisse une importante marge de manœuvre pour octroyer des prêts et ainsi générer une source de revenu importante. 

Leur modèle économique définitif reste donc à construire


dimanche 5 août 2018

Grève SNCF - 10 arguments pour votre famille - Episode 6

6. Sur les réformes de la SNCF


Vous entendrez peut-être :

Après des années d’immobilisme, il y a urgence à réformer la SNCF

Vous pourrez répondre :

Écoutez Thérèse, je n’aime pas dire du mal des gens, mais contrairement à ce qu’explique le gouvernement ou Guillaume Pepy, la SNCF et le statut des cheminots ont été de nombreuses fois réformés ces dernières années pour préparer la mise en concurrence et répondre aux exigences de Bruxelles.

Et ce sont pour l’essentiel ces réformes d’essence libérale qui expliquent l’augmentation des pannes et incidents voyageurs.
  • 1997 : Séparation de la SNCF en 2 EPIC : Réseau Ferré de France (RFF), en charge de l’infrastructure (et d’une partie d la dette…) et la SNCF
  • 2003 : Réforme des retraites qui pose le principe d’un alignement du régime spécial de retraites des cheminots sur le privé. Les réformes de 2008, 2010 et 2014 ont impacté la retraite des cheminots comme celles du privé.
  • 2014 : Transformation de la SNCF et de RFF en 3 EPIC, SNCF mobilités, SNCF Réseaux, et l’EPIC de tête SNCF
  • 2016 : Convention collective du ferroviaire et refonte de l’ensemble du socle social SNCF
Toutes ces modifications juridiques et sociales se sont accompagnées depuis le début des années 2000 de modifications d’organisations internes incessantes. Le groupe SNCF a été découpé en près de 1000 filiales, qui travaillent en silo sans synergie interne, et souvent en concurrence entre elles. 25 000 emplois ont été supprimés depuis 2007, le recours à la sous-traitance a explosé et le nombre de kilomètres de ralentissement dû au manque de moyens de maintenance a explosé, tout comme le nombre d’incidents.
La CGT refuse le statut quo. Elle a remis un rapport complet le 13 mars 2018 au gouvernement dénommé Ensemble pour le fer  . Il propose un financement et une réorganisation de l’entreprise garantissant le service public et répondant aux enjeux sociaux et environnementaux

Suite la semaine prochaine !

Source : https://syndicoop.info/sncf/