10. Sur la dette de la SNCF
Vous entendrez peut-être :
La preuve que c’est mal géré, la SNCF est hyper endettée, et ça n’est pas à nous de payer.
Vous pourrez répondre :
D’accord, Robert, mais sais-tu d’où vient la dette de la SNCF ?
Elle a deux origines :
- La dette issue des années 80, liée à la construction des lignes nouvelles TGV financées par la seule SNCF qui n’a pas été reprise par l’Etat (contrairement à l’Allemagne et malgré l’obligation faite par une directive européenne de 1991),
- Le financement de deux vagues d’investissements (régénération du réseau non financée) et construction de 4 lignes TGV qui devaient être financées par l’écotaxe (qui n’a jamais vu le jour). SNCF Réseau mène un volume record de travaux sans avoir la trésorerie pour le réaliser.
Toutefois, le manque de financement de ces investissements n’est à l’origine que de 41 % de son endettement net. Les autres 59 % sont en effet dus aux intérêts d’une dette si lourde que l’entreprise est obligée d’emprunter pour lerembourser, créant ainsi un effet « boule de neige » sur sa dette. Pour résumer, quand la SNCF emprunte 100€, 41 € vont à l’investissement, et 59 € sont ponctionnés par le système financier. Avant 1974, l’Etat souverain investissait via la Banque de France sur fond propre pour financer tous les projets de natures nationales (ce qui a permis le développement des 30 glorieuses). Le choix de privilégier les actionnaires des banques privées nous coûte très chers depuis cette date (on estimait en 2014 le coût cumulé des intérêts versés à 1 600 milliard d’euros). On sait maintenant à qui profite vraiment la dette.
Source : comptespublic.fr
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Et l’environnement dans tout ça ?
La question qui est posé à la collectivité est : comment vivons nous sur cette planète sans l’abimer ou tout du moins en l’abimant le moins possible ?
La contribution des activités humaines au réchauffement climatique s’impose incontestablement. C’est un défi historique pour l’avenir de l’humanité et de la planète tout entière, de même que les pollutions croissantes représentent un problème majeur de santé publique. C’est particulièrement vrai dans le domaine des transports. Ce secteur est, en France, le plus gros contributeur aux émissions de gaz à effet de serre, avec 29 % du total (en hausse de plus de 6 % depuis 2015), dont 95 % issus du mode routier. Il émet 130 millions de tonnes équivalent CO2 dont 94.4 % sont directement imputables au transport routier. Celui-ci s’est accru de 39 % entre 1990 et 2015.
Ne rien faire serait irresponsable.
Pourtant le Grenelle de l’environnement de 2007 ambitionnait de passer pour le transport de marchandises à 25 % d’ici 2022 vers un ni routier, ni aérien. Cet objectif réaliste ne sera pas atteint car nous ne sommes, 10 ans plus tard, qu’a 10 % pour le rail et à 2 % pour le fluvial. Pourtant le transport ferroviaire de marchandises a été ouvert à la concurrence depuis 2006 ! Depuis 2009, la France est épinglée par la commission européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air. N’ayant pris aucune mesure à la hauteur depuis cet avertissement, elle risque d’être condamnée prochainement à des amendes record par la Cour de Justice de l’Union Européenne.
Pour la CGT cela démontre qu’une politique publique ambitieuse au plan environnemental doit être volontariste et s’appuyer sur des outils publics dotés des moyens suffisants car le marché financier ne s’organise pas de lui-même autour de l’intérêt général !
Source : https://syndicoop.info/sncf/