Depuis longtemps,
la CGT dénonce les déviances managériales qui existent dans l’entreprise et le
mal être croissant des salariés.
A chaque fois, la
Direction nous répond par le déni.
Or, il s’avère
que nous ne sommes pas les seuls à faire ce triste constat sur ces conditions
de travail dans l’entreprise.
Ainsi, nous avons
eu récemment (courant décembre 2019) connaissance d’un courrier d’alerte en
date du 5 Avril 2019 de la part de la Médecine du travail à destination de la
Direction du CAAM.
Nous vous en
restituons le corps du texte ci-dessous :
« En tant que médecin spécialiste
en santé au travail, je vous confirme être très inquiet par l’apparition
de pathologies en relation avec des risques psycho-sociaux au sein du CAAM.
Comme je vous en ai déjà informé au
cours de différents entretiens que nous avons pu avoir, mes observations
cliniques au cours des entretiens individuels sur demande des salariés ainsi
que d’autres éléments concordants tels que des arrêts de travail de longues
durées, mises en inaptitudes, augmentation du nombre de consultations de
médecine du travail sur demande m’incitent à vous alerter.
En effet, selon les données dont je
dispose, concernant les salariés que j’ai eu l’occasion de voir personnellement
et selon les données recueillies auprès de ma consœur le Dr X, j’ai
connaissance d’une douzaine de personnes exprimant une souffrance au travail
sans localisation particulière, sur les 2 départements que nous avons en
charge : la Sarthe et la Mayenne.
Ce que les salariés remontent :
-
Une prise en
considération médiocre des efforts et des résultats.
-
Les salariés
se plaignent d’une faible autonomie
-
Une pression
importante concernant la vente ou le placement de « produits »
-
Globalement
une communication limitée, avec notamment difficultés de progression des
remontées de la base vers la hiérarchie : les directeurs d’agence, ou
responsable RH, celle-ci étant peu conciliante lorsque les salariés expriment
(éventuellement par notre intermédiaire) le désir d’une pression moindre et/ou
d’un reclassement dans la structure.
-
Un discours
dévalorisant de la part de supérieurs hiérarchiques : exemple :
« Tu as eu un PEL soldé aujourd’hui, tu ne quitteras pas l’agence sans en
avoir placé un autre… » avec des injonctions paradoxales : par
exemple des directives incitant à consacrer de l’énergie et du temps à une
tache déterminée et des reproches lorsque certains autres objectifs n’ont pas
été atteints en raison du temps consacré à satisfaire ces directives.
-
Un certain
nombre de salariés expriment leur impression « qu’il faut faire du ménage
« et qu’on les pousse à la démission.
-
Par ailleurs,
il y a peu de suite aux demandes de rupture conventionnelle du contrat de
travail, ce qui incite les salariés à se
tourner vers une démarche de mise en
inaptitude.
-
Les demandes
de mutation sur une autre agence lorsqu’elles interviennent dans le cadre d’une
mauvaise entente dans le milieu de travail se soldent fréquemment par des
propositions qui impliquent un éloignement majeur du lieu de travail.
-
Les horaires
seraient fréquemment imprévisibles, avec un temps croissant consacré aux
réunions.
-
Enfin,
plusieurs salariés m’ont dit avoir perçu un tournant au moment du changement de
directeur de région ce qui se serait produit en Janvier 2017.
Les conséquences de ces données en
termes de santé peuvent être graves et difficiles à prévoir.
La conséquence la plus immédiate étant
une augmentation du nombre des mises en inaptitude.
Les désordres psychologiques encourus
étant de loin les conséquences les moins apparentes et probablement les plus
graves.
Il n’y a pas pour le moment de
déclaration en maladie professionnelle, je rappelle que, en matière de risque
psycho social, cette démarche doit faire l’objet accord de la
CRRMP (Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles), mais
c’est bien évidemment une cause de doublement des indemnités de licenciement
pour inaptitude.
Je me permets de vous rappeler vos
responsabilités en tant qu’employeur, en matière d’évaluation et de prévention
des risques psychosociaux et votre « obligation de sécurité et de
résultats » contractuelle, selon la Cour de Cassation, quant à la
protection de la santé physique et mentale des salariés que vous
employez. »
L’inspecteur du travail en date
du 19 aout 2019 précise que le CSSCT et le CSE doit être informé de ce
courrier…
Cette communication aurait dû
parvenir dans les délais les plus brefs à la CSSCT et aux membres du CSE,
c'est-à-dire dès Avril 2019 !
Il n’en a rien
été !!!
Nous considérons qu’il s’agit
d’une volonté manifeste de verrouiller l’information, contrairement aux dires
de la Direction, il n’y a pas de transparence…
Nous sommes proches du délit
d’entrave dans le fonctionnement des instances.
Si vous vous
reconnaissez dans cette situation, ne restez pas isolé, ne culpabilisez pas,
Vous n’êtes
pas seul, nous sommes à votre écoute.